Crise Anglophone : La main tendue de Sisiku Julius Ayuk Tabe

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Après l’initiative du gouvernement visant à entamer le dialogue dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le leader des séparatistes se montrerait favorable au dialogue.

Le débat autour d’un dialogue inclusif pour une sortie de crise dans les deux régions dites anglophones du pays est abordé tant par les organisations internationales, que par les acteurs de la classe politique nationale. Il se présente comme l’issue pouvant y ramener la paix. Après la descente du Premier ministre Joseph Dion Ngute dans cette partie du pays, on note déjà des avancées prometteuses. Depuis sa cellule de la prison principale de Yaoundé-Kondengui où il y séjourne depuis janvier 2018, en guise de réponse au gouvernement, il manifeste sa volonté de dialoguer. Le président autoproclamé de la République imaginaire d’Ambazonie se dit prêt à s’asseoir autour d’une table des discussions, mais sous conditions. Parmi ses exigences, la libération totale de tous les détenus de la crise anglophone, le retrait des forces de défense et de sécurité, des administrateurs et fonctionnaires en services dans les zones anglophones en crise.

Ayuk Tabe dit avoir envoyé une correspondance aux Nations Unies dans laquelle il décline les conditions à remplir avant tout dialogue.

« Les parties aux discussions devraient évidemment être les suivantes : La République du Cameroun, le Southern Cameroons (Ambazonia), l’Organisation des Nations Unies officiant en tant qu’arbitre naturel et les observateurs étrangers. En ce qui concerne les organisations et les pays pouvant bénéficier du statut d’observateur lors des discussions, les propositions sont les suivantes : Le Royaume-Uni et la France », propose-t-il.

Le leader séparatiste exige que le dialogue se tienne hors du territoire camerounais : « Pour la sécurité des participants et la santé mentale des discussions, il propose qu’elles se déroulent dans un territoire neutre, à l’écart de la République du Cameroun et d’Ambazonie. L’un des emplacements suivants peut être envisagé : New York-ONU, Genève-ONU, Addis-Abeba-Union africaine », indique Sisiku Ayuk Tabe.

Selon un observateur averti, « le fait de se montrer disposer au dialogue est déjà une très bonne chose. Mais ce ne sera pas à lui a déterminer l’agenda. Sans oublier qu’il ne peut pas faire croire aux Camerounais que le Southern Cameroon, qui historiquement fait partie du Cameroun depuis la colonisation allemande est un État. Avant la réunification en 1961, le Southern Cameroon n’avait jamais été un État. Je pense qu’il monte seulement les enchères »

L’avenir nous permettra de mieux cerner les intentions réelles et la profondeur de la proposition du leader séparatiste.

J. Som

avec RFI

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