CHUY : Le syndicat des personnels lance un préavis de grève

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Dans un communiqué rendu public le 11 décembre 2019, le président du Syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun (Synpems), Balla Balla annonce que les personnels du (CHUY) observeront un arrêt de travail le lundi 23 décembre 2019. 

Le président du Syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun (Synpems) annonce, dans un communiqué publié le mercredi 11 décembre 2019, que les personnels du centre hospitalier et universitaire de Yaoundé observeront un arrêt de travail à partir du lundi 23 décembre 2019, dès 07heures 30 minutes.

La colère des personnels du CHUY s’explique par la non-application par les pouvoirs publics des mesures prises depuis plusieurs années susceptibles d’améliorer les conditions des personnels médico-sanitaires.

Le syndicat énumère 6 revendications des personnels du Centre hospitalier et universitaire de Yaoundé (Chuy). Il s’agit, entre autres, du non-payement des quotes-parts et arriérés ; la non mise à disposition des états de sommes dues aux personnels avec échéancier de payement ; la non-reconstitution des carrières des personnels, le non-reversement à la Cnps des cotisations sociales retenues (Prime d’ancienneté non  conforme, date d’effet de certains contrats litigieux) ; l’inexistence des avancements depuis 2015 ; l’absence des primes de garde depuis 2015 ; les mauvaises conditions de travail caractérisées par la rareté du petit matériel.

Si le gouvernement n’apporte pas des « réponses claires et idoines » à leurs préoccupations, le syndicat promet « un arrêt total du travail jusqu’à ce que des réponses idoines soient apportées à nos revendications ». Malgré la disparité des statuts, tous revendiquent globalement l’amélioration des conditions de vie et de travail. Ils expliquent que leurs salaires n’ont jamais été revalorisés depuis quatorze ans, après la coupe drastique qui a réduit de 70% de leur revenu.

C’est pourquoi depuis près d’un mois, il règne, de nouveau, au Centre hospitalier universitaire de Yaoundé, un climat délétère. Le désarroi et la tristesse qui se lisent sur les faces du personnel, l’abandon, le laisser-faire et les frustrations observés sont susceptibles d’altérer la qualité des soins, l’épanouissement des personnels et de les pousser à verser dans de mauvaises pratiques tant décriées dans les hôpitaux camerounais.

Les médecins au Cameroun touchent entre 105 000Frs et 234 000 F cfa. Ils ont du mal à atteindre 400.000 F cfa de salaire après 25-30 ans de carrière. « Nous voulons respecter notre serment, nous sommes fatigués d’être des “jongleurs”. Nous voulons faire notre travail et rien que notre travail », déclare un médecin la gorge nouée.  « Il est difficile de parler de vocation ou de serment dans un contexte de survie voire de jonglage », lance un autre.

Le mouvement des personnels médico-sanitaires du CHUY est symptomatique du malaise persistant dans la santé publique au Cameroun. Il intervient au lendemain de l’annonce officielle par le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, de l’avènement dès janvier 2020 de la Couverture santé universelle. Annonce faite le 29 novembre dernier dans la salle de conférence de la maison du médecin au quartier Nkol-Eton à Yaoundé, lors de l’Assemblée générale ordinaire de l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC). « C’est une coïncidence », affirme un infirmier anesthésiste du Chuy. Avant de préciser : « La grève est un processus. L’actuel Minsanté avait désamorcé une grève en janvier 2019, quelques jours après sa nomination dans le gouvernement. C’est une coïncidence. Mais si cela peut réveiller la conscience des politiques, c’est une bonne chose ».

Dans leur grande majorité, les personnels médico-sanitaires du CHUY comptent sur le lancement de la Couverture santé universelle pour faire passer leur message. Car, « il est temps que le gouvernement soit reconnaissant envers les personnels médico-sanitaires et les autres. » Certaines de ses revendications étaient déjà à l’origine de la grève observée par les personnels de santé des hôpitaux publics, au début de l’année 2019. Les autorités avaient pris l’engagement d’y apporter des solutions, ce qui n’a pas été fait, d’où leur décision d’initier un nouveau mouvement de contestation.

Elvis Serge Nsaa

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