Journée mondiale des enseignants 2020: célébration sur fond de grogne

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Certains enseignants n’ont pas le cœur la fête. Et pour cause ; les correcteurs des examens de l’Obc ne sont pas encore payés ; les diplômés des Ecoles normales supérieures (Ens) et des Ecoles normales supérieures d’enseignement technique (Enset) de la promotion 2020 qui sont mis à la disposition du Minesec depuis plusieurs mois attendent toujours d’être déployés sur le terrain. Plus de 400 instituteurs techniques recrutés par le Minfopra et mis à la disposition du Minesec depuis le mois de mars dernier, n’ont jamais été affectés et continuent de toucher des salaires, bien que n’exerçant nulle part.

Les enseignants qui ont eu la charge de corriger les copies du Baccalauréat de la session 2020 sont mécontents. L’Office du baccalauréat du Cameroun n’a pas encore payé les frais de participations des enseignants aux examens de la session 2020. « Il est devenu courant que l’Obc ajourne le paiement des frais de participation aux examens officiels, et ceci dans le total irrespect de ses engagements, depuis près de 5 ans déjà », peut-on lire sur le site internet avaart. A travers cette pétition, les enseignants veulent inviter l’Obc à payer leur frais de correction avant la rentrée scolaire 2020-2021. « Nous l’invitons aussi l’Obc à mieux s’organiser afin que dorénavant, les enseignants aient leur argent à temps », peut-on lire sur la toile. La situation s’aggrave et cette année, bien qu’un vent de boycotte a soufflé, les enseignants ont encore puisé dans leurs dernières ressources, bravant les risques de contamination au Covid-19, pour aller faire leur devoir. Certains ont même dû s’endetter pour effectuer des déplacements ver des centres de corrections et délibérations, s’offusquent de nombreux enseignants, visiblement mécontent. Une situation qui est venue gâcher, en quelque sorte, la célébration de la journée internationale des enseignants ce 05 octobre 2020. Les enseignants, parents d’élève, sont lésés. Le paiement de ce qui leur est du aurait l’avantage de créer un climat de confiance et de les motiver à œuvrer davantage. Mais si cela n’est pas fait, les enseignants-parents, ne seront pas motivés à aller enseigner alors que leurs enfants sont encore non-inscrits.  Un syndicaliste pense que cette situation qui prévaut est due à la relation entre l’Office du Baccalauréat du Cameroun (Obc) et le Trésor public. « C’est auprès de cette instance que sont consignés les frais d’examens. Les choses semblent se compliquer parce que le Trésor public ne veut pas décaisser l’argent qui y a été déposé », affirme un syndicaliste. Une position qui laisse dubitatif certains enseignants qui font remarque que les salaires du personnel travaillant dans cette institution sont pourtant régulièrement payés

400 instituteurs continuent de toucher des salaires, bien que n’exerçant nulle part.

Les enseignants sous cape s’inquiètent et justifient leur préoccupation. En ce jour de rentrée scolaire, il n’y a toujours pas de mouvement d’affectation au niveau du personnel, pourtant la commission chargée des mutations du personnel du ministère des Enseignements secondaires (Minesec) doit en principe se réunir au mois de juillet, afin que les affectations soient publiées en août, et permettre aux enseignants mutés de rejoindre leur nouveau poste et/ou localité de fonction. Aucun mouvement comme il est d’ordinaire n’est fait au niveau des responsables et chefs d’établissements. Même les Collèges d’enseignement général (Ces) et les Collèges d’enseignement technique industriel et commercial (Cetic) qui viennent d’être érigés en lycées et lycées techniques ont encore à leurs têtes des directeurs. Alors que le pays connait un manque criard en personnel enseignant, les diplômés des Ecoles normales supérieures (Ens) et des Ecoles normales supérieures d’enseignement technique (Enset) de la promotion 2020 qui sont mis à la disposition du Minesec depuis plusieurs mois attendent toujours d’être déployés sur le terrain. Plus de 400 instituteurs techniques recrutés par le Ministère de la fonction publique et de la réforme administrative (Minfopra) et mis à la disposition du Minesec depuis le mois de mars dernier, n’ont jamais été affectés et continuent de toucher des salaires, bien que n’exerçant nulle part.

Manifestations

Des enseignants qui n’ont pas été retenus lors du dernier recrutement lancé par le ministère de l’Education de base ont manifesté hier 05 octobre 2020 devant les locaux du ministère de l’Education de base à Yaoundé.  Ils expriment leur ras-le-bol. Les manifestants sont des enseignants recalés lors du dernier recrutement de 3000 enseignants de l’Education de base. Ils dénoncent des magouilles dans la sélection des candidats admis à ce recrutement.

Elvis Serge Nsaa

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