Le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute a présidé, le 23 mai 2019, à la primature, le conseil de cabinet consacré essentiellement à la poursuite de la réflexion sur la réduction des coûts des facteurs et l’amélioration de l’offre de service.
Selon un communiqué parvenu à notre rédaction y prenaient part les ministres d’État, les ministres, les ministres délégués et les secrétaires d’État.
Après le propos liminaire du Premier ministre, les membres du conseil ont écouté deux exposés présentés par deux membres du gouvernement.
Pour le ministre des Travaux publics qui a présenté la stratégie de réduction des coûts de construction des infrastructures routières , « la stratégie à l’œuvre pour réduire les coûts des travaux de construction des infrastructures routières porte notamment sur (i) l’adoption d’une nouvelle approche de fixation des prix unitaires fondée sur des sous-détails élaborés et non sur des prix moyens pratiqués ; (ii) la réalisation de la commande publique sur la base des études techniques rigoureuses et conformes aux critères de maturation des projets d’investissement ; (iii) le redimensionnement des routes pour diminuer les coûts des terrassements et des chaussées ; (iv) la promotion des contrats de partenariats public-privé dans la construction, l’exploitation et la maintenance des infrastructures routières ; (v) la maîtrise de la fiscalité liée à la construction routière et des coûts des intrants. ». Avant de conclure que « la mise en œuvre d’une industrie routière inclusive fondée sur la promotion de quelques champions nationaux, la pratique des études et travaux en régie, la mise à niveau des Petites et Moyennes Entreprises catégorisées et spécialisées devrait contribuer à augmenter le linéaire des routes bitumées à un coût relativement bas. »
Pour sa part, le ministre des Transports qui a entretenu l’auditoire sur la stratégie d’amélioration de l’offre de service dans le secteur aérien, terrestre, maritime et ferroviaire en vue de la performance des entreprises nationales, a indiqué que les efforts d’amélioration des offres de service sont faits dans ces différents secteurs dans le sens de la réduction des coûts de transaction supportés par les entreprises. Par exemple dans le secteur du transport routier où « la réalisation d’un audit technique et administratif a permis de délivrer des autorisations d’ouverture des terminaux à 150 compagnies de transport interurbain de personnes répondant aux standards. Les perspectives d’amélioration de l’offre dans ce domaine vont notamment dans le sens d’une meilleure structuration des acteurs du transport des produits divers, la mise en place d’un système de transport urbain de masse dans les principales villes ainsi que la professionnalisation de l’activité du transport urbain par taxis. »
Après avoir suivi les exposants, le Premier ministre a donné des instructions fermes. Au premier exposant, il a été demandé de « lui soumettre des propositions concrètes en vue de la mise en place d’une unité de production du bitume ». Au second il a été « demandé de veiller à la réalisation du plan de relance de Camair- Co et de poursuivre la mise à niveau des compagnies de transport interurbain. Il devra également s’atteler à l’opérationnalisation complète du Port de Kribi et à la construction du Port de Limbe ».
Comme à l’accoutumée, cet autre conseil de cabinet n’a pas laissé des Camerounais indifférents. Pour Antoine Kembou, « c’est bien de tenir chaque mois les conseils de cabinet. Encore faudrait-il que les instructions du Premier ministre soient respectées. » Bien plus, s’interroge Madeleine Mendouga, « que valent ces conseils de cabinet mensuels dans un pays où les conseils de ministres sont aussi rares que la pluie au désert ? »
Fabien Okonkwo