Cameroun : la covid-19 fait sa rentrée

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Le port obligatoire du masque est venu compliquer l’ambiance dans les campus scolaires.  

Masques bien ajustés. Passage obligatoire devant les points de lavage des mains avant d’entrer dans les salles de classe. La mayonnaise semble avoir pris dans les lycées et collèges de la ville de Yaoundé. Certains élèves sont peut-être aperçus sans masques sur le chemin de l’école, mais une fois à l’établissement, le respect des mesures barrière est de mise. Depuis la reprise des cours ce 5 octobre 2020, élèves et enseignants s’arriment. Si avant la reprise des cours, la tâche des responsables d’établissement était à la désinfection des salles de classe, à l’installation des dispositifs de lavage des mains, au réaménagement des espaces pour respecter la distanciation physique ou à la mise en place d’un apprentissage à mi-temps, l’heure est, ce jour, au respect des mesures barrière. Du primaire au secondaire, c’est une priorité. Car rien ne vaut la vie. L’éducation est certes importante mais la vie de l’être humain, l’est encore plus. Les établissements ont donc deux défis à relever : dispenser le savoir aux jeunes et préserver leur santé. Comme l’a indiqué la ministre des Enseignements secondaires Pauline Nalova Lyonga lors du lancement de l’année scolaire 2020/2021 au lycée bilingue de Mbalmayo hier à 10 heures.  « Tous les élèves savent pourquoi ils ne doivent pas enlever leurs masques, pourquoi il est important de se laver régulièrement les mains et de rester à bonne distance les uns des autres », a-t-elle déclaré.

Lors du lancement de l’année scolaire 2020/2021 à Mbalmayo par Pauline Nalova Lyonga

50 élèves par salle de classe

C’est désormais la règle, surtout dans les grandes métropoles où les effectifs pléthoriques, dans les établissements publics et certains établissements privés, étaient de mise : 50 élèves par salle de classe. « Au plus 50 élèves par salle. Numéroter les tables-bancs de 1 à 50 dans chaque classe en veillant que les places à occuper par les élèves soient distancées les unes des autres d’un mètre au moins de tous les côtés », indique une note du délégué régional des Enseignements secondaires pour le centre adressé aux chefs d’établissements de sa circonscription. Dans cette note intitulée dispositions à prendre avant, pendant et après la rentrée du 05 octobre, 33 points sont à mettre en pratique. On peut y lire entre autres : prendre systématiquement la température des élèves en masque dans leurs salles de classe au début de chaque journée ; orienter à l’infirmerie tout élève dont la température est haute en informant le parent…

Les tout-petits dans le bain

Visiblement confiante et très enthousiaste, le petit Juan Noah âgé de trois ans et abhorrant un tablier de couleur orange amorce les marches qui mènent vers sa salle de classe. Accompagné par son père qui le tient par la main, il a ainsi fait ses premiers pas à l’école hier 5 octobre 2020. Sa camarade Ingrid semble avoir du mal à séparer de sa mère. Un moment de grand désarroi pour la petite fille de trois ans qui a pleuré à chaudes larmes et a donné du fil à retordre à sa génitrice qui peinait à se séparer d’elle. « C’est le premier jour d’école pour mon fils. Et le voir pleurer ainsi me déchire le cœur. Il n’a que trois ans et vient de découvrir la vie en communauté. J’espère néanmoins que la donne changera demain », souffle la mère. La gentillesse et la patience de la maîtresse finiront par payer, puisque le bambin va se ressaisir. C’est dans cette ambiance que les élèves de la plupart des écoles maternelles et prématernelles ont vécu leur première expérience d’écoliers.

En ce premier jour de classe, les enseignantes sont confiantes. « Tout se passe pour le mieux depuis ce matin, nous n’avons enregistré aucun couac en dehors des pleurs et des cris de certains enfants. Ce qui est normal ». Ceux-ci ont le cœur à l’ouvrage dans la salle de jeux. Beaucoup d’activités sont proposées dans la classe, afin que chacun puisse trouver son bonheur. « La salle est segmentée en plusieurs compartiments : boutique qui permet à l’enfant d’apprendre à vendre et à compter, la cuisine pour apprendre à préparer de bons plats, le coin télé pour le visionnage, etc. des ateliers répondent aux différents besoins de l’enfant, notamment l’ouverture des connaissances », souligne Jeanne Mbida, enseignante. Si l’on a pu noter la promptitude de certains tout-petits à y aller pour faire comme les grands, il y a ceux pour lesquels franchir le pas de l’école est une épreuve.

Elvis Serge Nsaa

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