Grégoire Owona, ministre du Travail et de la Sécurité sociale (MINTSS), a perdu une occasion de se taire. Lui qui, le 30 avril 2019, à la veille de la journée internationale du travail, avait manqué de finesse, en heurtant la sensibilité de nombreux Camerounais. Sur le plateau de la Cameroun Radio Television (CRTV), où il était l’invité du journal de 20h30, il a défrayé la chronique avec la question du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) qui est de 36 270FCFA au Cameroun.
À la question de la présentatrice, Adèle Mballa qui voulait savoir si 36 000FCFA pouvait nourrir son homme et supporter les charges locatives, scolarité et santé des enfants, Grégoire Owona a soutenu mordicus que c’était bien possible.
Une position qui a choqué le commun des Camerounais, dans un contexte de crise économique aiguë, aggravée au fil des années par la flambée des prix des produits de première nécessité sur le marché et le chômage massif des jeunes. Cette sortie du Natif de Ngomedzap a suscité ire et moquerie dans des chaumières, les lieux publics et dans les réseaux sociaux où les uns et les autres, en s’en donnant à cœur joie, ont donné libre cours à leur imagination fertile.
En débitant ces inepties en mondovision, le ministre Grégoire Owona, qui se la coule douce aux frais de la princesse depuis presque deux décennies, a tout simplement montré aux millions de Camerounais qui tirent le diable pas la queue qu’il vivait dans une bulle, coupé des réalités sociales.
Grégoire Owona qui aime bien les lunettes Ray-Ban dont le prix varient entre 93 145 FCFA et 131 200 FCFA la pièce, ferait mieux de prêcher par l’exemple en demandant que l’on ramène son salaire de ministre à 36 270 FCFA et que l’on supprime tous les avantages de toute nature à lui octroyés et prévus par la règlementation en vigueur. Parions qu’il ne le fera jamais.