Catastrophe de Bafoussam : Paul Biya offre 200 millions de FCFA aux sinistrés

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Le président de la République, Paul Biya n’est pas resté insensible à la suite du glissement de terrain survenu à Gouache 4, bloc 6, dans l’arrondissement de Bafoussam 3 , le 28 octobre 2019 aux environs de 22 heures, et ayant causé officiellement 43 morts, dont 26 enfants et de nombreux dégâts matériels. Après son message de condoléances, il a offert 200 millions de FCFA aux familles durement éprouvées.

Dans un tweet publié sur son compte tweeter, Paul Biya avait déjà adressé, à travers le gouverneur de la région de l’ouest, un message de condoléances aux populations durement éprouvées. Le chef d’État avait écrit : « Monsieur le gouverneur, j’ai appris avec émoi, le décès de plusieurs compatriotes ; suite à un éboulement de terrain au quartier Gouache 4 à Bafoussam., et qui a provoqué par ailleurs la destruction de plusieurs habitations. Je tiens, en cette dramatique circonstances, à adresser aux familles des victimes, mes sincères condoléances, auxquelles je joins la compassion émue de mon épouse. Je vous demande de transmettre mes vœux de prompt rétablissement aux blessés et de réconfort aux rescapés. Veuillez agréer, monsieur le gouverneur, les assurances de ma parfaite considération »

En solidarité aux sinistrés de Bafoussam, le chef de l’État a, par la suite, « décidé d’une assistance financière de 200 millions de FCFA en faveur des familles endeuillées et des personnes à déplacer. »

Désolation des populations

Quelque temps après la survenue du drame, il a ainsi dépêché sur le terrain le ministre de l’Administration territoriale (Minat) Paul Atanga Nji et la ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtès (Mindhu).

On comprend pourquoi, dans un communiqué, Célestine Ketcha Courtès, invitait les riverains à prendre part à une réunion conjointe avec le ministre de l’Administration territoriale, qui s’est tenue dans  la salle des services du gouverneur de la région de l’Ouest, le mercredi 30 octobre 2019. Au cours de cette réunion, le Minat a indiqué comment allait être répartis les fonds octroyés par le chef de l’État. Selon Atanga Nji, 100 millions de FCFA serviront aux obsèques et 100 millions FCFA seront destinés au recasement des familles sinistrées.

L’autre but de la rencontre était « non seulement pour arrêter les mesures d’urgence à prendre en ce qui concerne l’aménagement de la zone sinistrée, mais aussi, et surtout d’examiner les voies et moyens pour faire respecter les prescriptions d’urbanisme et les règles de construction édictées dans cette zone par le Plan directeur d’urbanisme de la ville de Bafoussam, et le plan d’occupation des sols de la commune d’arrondissement de Bafoussam 3è, ceci afin d’éviter que de telles catastrophes se reproduisent dans le futur», a déclaré le Minhdu dans un communiqué qu’elle a fait diffuser au lendemain du drame survenu à Gouache 4. Dans ce communiqué elle a aussi adressé ses condoléances aux familles durement éprouvées.

Des dégâts matériels importants

Selon une certaine opinion, c’est la conséquence du laxisme et de l’échec de la politique d’urbanisation qui est la cause première de cet incident. « Comment le gouvernement peut-il rester silencieux face à la prolifération anarchique de constructions des maisons sur un site à risque comme cette colline ! Le drame de Bafoussam est l’échec de la politique d’urbanisation dans cette ville», s’est offusqué un enseignant qui a préféré garder l’anonymat. Pour Zonteu, sexagénaire, habitant non loin du lieu du drame, « la multiplication des constructions sauvages dans ce quartier créé sur une colline non consolidée est la cause de la perte de plusieurs personnes. C’est déplorable, car l’État aurait dû contrôler les autorisations de construction en ces lieux pour éviter cette situation. »

Joshua Osih, 1er vice-président du Social Démocratic Front (SDF) estime pour sa part que « la précarité de la vie du fait de la démission collective des pouvoirs publics de leurs missions essentielles et régaliennes de protection des citoyens est la cause profonde du drame de Gouache 4.»

Daniel Ndefonkou, maire de Bafoussam 3e, avait en vain sensibilisé les populations sur les dangers auxquels elles s’exposent en habitant l’endroit où le drame est survenu. « J’ai sensibilisé les populations en 2016. Je leur ai demandé de déguerpir en leur expliquant que le permis de bâtir n’était pas autorisé dans cette zone. J’ai saisi l’administration et le gouverneur y était même descendu », a-t-il déclaré à nos confrères de Cameroon Tribune. Ces propos sont confirmés par ceux d’une rescapée Pauline Djoukouo qui affirme toujours chez notre confrère: « […] Nous avons été sensibilisés depuis l’année passée par le chef de quartier sur le fait que cette zone était dangereuse. Je réfléchissais encore comment partir avec mes enfants. Mais maintenant je vais seulement déménager. Je n’ai pas de choix. »

Des pertes en vie humaine

De source officielle, le bilan du drame, survenu à Gouache 4 dans la ville de Bafoussam dans la nuit du 28 octobre 2019 à la suite d’une pluie diluvienne, est très lourd : 43 morts, dont 26 enfants et de nombreux dégâts matériels. Sur le terrain, les recherches se poursuivent même comme les chances de retrouver des survivants sont très minces.

Sur le site du drame, l’horreur et la consternation règnent. Depuis la survenue de la catastrophe, les gens n’arrêtent de converger vers le lieu pour vivre la scène de désolation qui offre un spectacle macabre. Les familles des disparus ont fait de cet endroit un lieu de lamentations. « C’est triste de voir tous ces gens aux abois ! Je suis de passage dans la ville de Bafoussam et je suis aussi venu voir de mes propres yeux ce qui s’est passé et depuis je ne peux m’empêcher de pleurer avec eux », confie Wemba.

Du côté des riverains les supputations continuent d’aller bon train. « Je connais une famille de 9 personnes dont le père, la mère et leurs 7 enfants ont été enterrés vivants», indique un voisin éploré. Une dame inconsolable n’arrête pas de pousser des cris de détresse. « Maman ! Maman !c’est comme si la maison bouge ! Dès que je suis sortie voir ce qui se passe l’éboulement a en enseveli mon enfant», se lamente-t-elle.

Atanga Nji, Minat

Atanga Nji a annoncé comme mesure de sécurité et de prévention la mise en place d’un périmètre de sécurité. « Un périmètre de sécurité permet de délimiter le site de la catastrophe et ses environs. Il fallait le faire parce que avec les pluies qui continuent de tomber, il y a risque d’un nouvel éboulement. Nous avons demandé aux populations de quitter cette zone à risque », a-t-il indiqué.

Adamou Ndam Njoya, président de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), estime pour sa part que : « Le drame de Bafoussam III au lieu dit Gouache 4, bloc 6, suite aux autres connus dans bien d’autres localités de notre pays, crée ainsi un impératif pour la responsabilisation de tout le monde à différents niveaux de notre société, pour sortir de la situation d’improvisation, pour des actions pensées à l’avance et pour une meilleure organisation de nos administrations, de nos forces, pour l’épanouissement et le bien-être des populations».

Lady Tamira

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