Rentrée scolaire 2020/2021 : Les séparatistes appellent à la réouverture des écoles dans le NOSO

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Les principaux leaders du mouvement séparatiste anglophone sont désormais favorables à la reprise des classes dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun

L’élite anglophone se donne les moyens pour une rentrée effective dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Avec au premier rang le Premier ministre, chef du gouvernement, tout est mis en œuvre pour permettre l’effectivité de la rentrée scolaire dans ces régions en crise. Pour y arriver, le gouvernement a décrété la gratuité de l’école pour les élèves de ces deux régions et la distribution des manuels scolaires. Aussi, le gouvernement camerounais multiplie-t-il les actions visant non seulement à mettre un terme aux exactions sécessionnistes, mais aussi favoriser la scolarisation des jeunes, qui reste avant tout un droit inaliénable. Cette initiative du gouvernement a amené les leaders séparatistes à réviser leur position. « Nous savons que les écoles étaient l’une de nos armes. Mais nous ne pouvons pas laisser nos enfants grandir comme des analphabètes ou émigrer d’un pays à l’autre pour accéder à l’éducation, par conséquent, nous devons ramener tous nos enfants des pays étrangers », a indiqué le gouvernement autoproclamé d’Ambazonie dans un communiqué publié mercredi. Depuis la prison centrale de Yaoundé où il est détenu depuis 2018, le président autoproclamé de l’Etat imaginaire d’Ambazonie (regroupant les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest), Sisiku Ayuk Tabe, a annoncé qu’il donne son feu vert pour la réouverture des écoles dans ces régions. « Le savoir est une force. Nous ne devrons pas compromettre le futur de nos enfants. Nous allons continuer avec la résistance pour l’indépendance totale de notre Etat tout en protégeant nos enfants qui vont reprendre le chemin de l’école dès le 5 octobre », a souligné dans un tweet Sisiku Ayuk Tabe, tout en appelant les groupes armés anglophones de protéger les écoliers pendant l’année scolaire. Depuis 2017 la grande majorité des écoles publiques sont fermées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Selon l’Unicef, plus de 850 000 enfants sont déscolarisés et leur avenir est compromis dans les deux régions anglophones du Cameroun.

La campagne Back to school

 Dans le cadre de l’opération baptisée “Back to school” initiée par les pouvoirs publics, les élites des deux régions en crise jouent leur va-tout pour réussir le pari de l’effectivité de la rentrée scolaire. Le Premier ministre, chef du gouvernement, chief Dion Ngute, était sur le terrain, porteur d’un message du chef de l’État. Message qui annonçait la reconstruction des infrastructures. Le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji, lui aussi, multiple les descentes sur le terrain et prône le retour au calme pour une rentrée scolaire sans heurts. Il apporte à cet effet dans son périple l’assistance humanitaire du chef de l’État aux déplacés

La reconstruction des infrastructures dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest

12.000 maisons, 350 écoles, 115 centres de santé, 40 ponts…à reconstruire dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest. C’est le chantier assigné à Paul Tasong, coordonnateur du plan national de reconstruction des deux régions anglophones au cours de son installation le 15 avril 2020.  Le budget pour le démarrage du plan est désormais connu, 90 milliards de FCFA mobilisés par le gouvernement et les bailleurs de fonds. Ces financements permettront de lancer la reconstruction de 12.000 maisons, 40 ponts, 115 centres de santé, 600 km de routes, 400 points d’eau, 350 écoles, etc. Ces chantiers ont été dévoilés le 15 avril 2020 par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute. C’était au cours de l’installation officielle du ministre délégué à l’Economie, Paul Tasong au poste de coordonnateur de ce plan et de son adjoint Donatus Njong, ex-maire (Sdf) de Kumbo. La mise en œuvre de ce plan de reconstruction économique et sociale des deux régions anglophones du pays, sera appuyée par le Programme des nations unies pour le développement (Pnud). Il permettra aux zones du Nord-Ouest et Sud-Ouest de recouvrer une vigueur économique et sociale déstructurée depuis près de quatre par une guerre entre indépendantistes et forces de défense et de sécurité. Paul Tasong indique que le travail commencera bientôt dans les villes et villages pacifiés. Depuis octobre 2016, la minorité anglophone, qui représente 16% des Camerounais, proteste contre sa « marginalisation culturelle et politique ». La crise a dégénéré en un conflit ouvert entre groupes séparatistes et armée, qui a fait plusieurs dizaines de morts et plus d’un demi-million de déplacés selon les Nations Unies.

L’espoir est permis, estiment plusieurs Camerounais d’expression anglaise

Elvis Serge NSAA

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