Polémique autour du rapt de Ni John Fru Ndi

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Le samedi 27 avril 2019, un communiqué de presse, largement diffusé sur les réseaux sociaux et dans les médias, informait l’opinion publique que le président national du Social Democratic Front (SDF), Ni John Fru Ndi, avait été enlevé par les sécessionnistes ambazoniens à Kumbo, dans la région du Nord Ouest, alors qu’il était à la tête d’une délégation qui accompagnait, à sa dernière demeure, la dépouille de l’honorable Joseph Banadzem, député Sdf et président du groupe parlementaire de ce parti à l’Assemblée nationale. Ce communiqué était signé par Jean Robert Wafo, ministre du Shadow Cabinet du Sdf en charge de l’information et des médias.

Après avoir été retenue en captivité pendant quelques heures, le Chairman du Sdf avait été libéré sans avoir payé une rançon, avait affirmé les responsables de cette formation politique. Selon une déclaration de Joshua Osih, 1er vice-président national du SDF, publiée quelques heures après sa libération, « le président national du SDF, Ni John Fru Ndi vient de regagner son domicile de Ntarikon à Bamenda. Plus de peur que de mal, la hiérarchie du parti a su gérer avec diligence et tact les évènements extrêmement préoccupants de ces dernières heures qui ont ébranlé le pays tout entier. Le Sdf tient à préciser qu’aucune rançon n’a été payée pour la libération du chairman Ni John Fru Ndi. Et qu’il a quitté Kumbo ce matin sans escorte des forces de défense et de sécurité, ni accompagnateur quelconque, comme le préconisait l’administration de la localité en liaison avec Yaoundé. Nous restons reconnaissants à l’administration pour son soutien lors de ces événements. »

Cette libération effective avait été précédée par une annonce anticipée faite par bâtonnier Akere Muna dont la sortie, considérée comme un fake news avait suscité le courroux des responsables du Sdf qui avaient « été surpris de voir certaines officines hideuses annoncer bien plus tôt sa libération alors que le chairman et ses collaborateurs étaient encore en captivité et les négociations en cours. ». On comprend pourquoi Joshua Osih écrivait: « Le Sdf tient à marquer son indignation totale par rapport au comportement de certaines personnes en manque de visibilité politique qui, sans se renseigner auprès des responsables du parti directement concernés, se croient obligés d’instrumentaliser des situations critiques et hautement sensibles pour se verser dans des déclarations potentiellement contre-productives pour la libération.»

La célérité de la libération de John Fru Ndi avait suscité une vive polémique, aussi bien dans les réseaux sociaux que dans les médias. Pour certains, il s’agissait d’un « rapt éclair, clair-obscur ». Pour d’autres, « le flou artistique entretenu autour de ce kidnapping, interroge sur les motivations réelles. » Par conséquent, c’était un
«vrai-faux enlèvement du Chairman ».

Répondant à ceux qui estimaient, à tort ou à raison, que cet enlèvement avait été simulé, Jean-Robert Wafo, sans réussir à arrêter la polémique et à convaincre les plus sceptiques, tançait « les journalistes militants qui transforment leurs plumes remplies de haine et d’aigreur en gueules de chiens dans laquelle les officines hideuses de Yaoundé ou rattachées à Yaoundé viennent déverser leur bile contre des adversaires politiques chaque fois qu’un événement embarrassant pour le régime se produit ».

Lady Tamira

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