Artemisia annua : le nouvel essor de la lutte contre le paludisme

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Cette plante, Artemisia annua, originaire de Chine est une plante aromatique qui est utilisée par la médecine chinoise depuis plus de 2000 ans en tant que puissant remède contre le paludisme, maladie qui, en dépit des statistiques officielles, reste la plus ravageuse de la planète.

« Près de la moitié de la population mondiale est exposée au risque de paludisme », estime l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). La maladie a entraîné 445000 décès en 2016, dont 90% des cas survenus en Afrique, ainsi que 91% des décès. En 2016, 216 millions de personnes ont contracté la maladie dans le monde, soit cinq millions de plus que l’année précédente, et un retour au niveau de 2012. Pour contrer cette infection parasitaire véhiculée par des moustiques, Artemisia annua, plante de la famille des armoises, sert aujourd’hui de base aux traitements pharmacologiques antipaludéens. Utilisée dans la médecine chinoise, depuis plus de 2000 ans, elle contient un principe actif, l’artémisinine, dont l’identification a valu le prix Nobel de médecine à la Chinoise Tu Youyou en 2015. Désormais les Artemisinin Based Combination Therapy (ACT), Combinaisons thérapeutiques à base d’rtemisinine, sont considérés comme les médicaments les plus efficaces contre le paludisme.

D’après Hermann Fohom, promoteur de la culture et de la consommation de l’Artemisia, l’Artemisia annua est une plante d’origine chinoise qui a été mise à l’épreuve en matière de guérison des maladies, notamment le paludisme. L’artémisine, principe actif extrait de l’armoise, a été identifié comme antiparasitaire après criblage à large échelle de plantes médicinales. Son activité contre le plasmodium, l’agent du paludisme, a été démontrée, en particulier pour les formes les plus graves grâce à son action sur les stades précoces du développement du parasite. C’est un antipaludique redoutable. Elle détruit le parasite responsable de la maladie, le plasmodium qui circule dans le sang. « Nous avons des protocoles bien établit en termes de dosage et durée, on utilise 5 g pour un litre d’eau. On peut aussi doser un peu moins précisément lorsqu’on n’a rien pour peser et faire à la poignée, ce qui nous fait en général entre 5 et 10 g. On laisse infuser 15 minutes à couvert. Ensuite on filtre et on boit en 3 ou 4 prises pendant la journée. Cure de 7 jours, plus longtemps n’est pas nécessaire, moins longtemps est problématique. En effet, il ne faut pas s’arrêter avant sinon il reste des parasites dans le sang », explique Hermann Fohom, ingénieur biologiste. Et de poursuivre : « L’Artemisia, c’est 99,5% de guéris sans effets secondaires. L’Artemisia a toute sa place dans la lutte contre le paludisme au Cameroun ». Il en veut pour preuve les résultats spectaculaires de l’étude clinique réalisée à l’Université des Montagnes à Bangangté et dans les Facultés de médecine des Universités d’État du Cameroun.

La plante a été testée comme une molécule de l’industrie pharmaceutique, dans un essai randomisé en double aveugle. Après vingt-huit jours, 99,5 % des patients qui ont pris les tisanes d’Artemisia annua un guéri avec aucun effet secondaire. Dès la prise de la première tasse, on observe une chute rapide de la température chez le patient. Cette baisse est plus rapide que le médicament de la pharmacie. « Les tisanes d’Artemisia rompent le cycle de transmission entre l’homme et le moustique», assène-t-il

En plus d’être très efficaces, les tisanes seraient capables de mettre fin à ce fléau qui a traversé les siècles sans perdre de son activité. Hermann Fohom, explique : « Le problème de la lutte contre le paludisme est de rompre le cycle de transmission entre l’homme et le moustique, l’anophèle. Quand le parasite est injecté par l’anophèle femelle, il mute et migre vers le foie puis revient dans le sang sous forme de gamétocytes. Nos études prouvent qu’Artemisia annua traverse la barrière hépatique pour détruire la réserve de parasites qui s’y trouvent. Au bout de sept jours, une personne traitée n’a plus de gamétocytes dans le sang. Même si l’anophèle vient piquer, il ne pourra plus absorber l’agent causal et transmettre le parasite ».

Il est fondamental aujourd’hui que les citoyens puissent prendre leur destin en main. Au Cameroun, les populations n’ont pas accès aux structures de santé qui se trouvent parfois à 50 ou 60 kilomètres. Un malade ne peut pas parcourir de telles distances et certaines régions sont impossibles à traverser. Les ACT coûtent cher et, dans un cas sur deux, il s’agit de contrefaçons.

Elvis Serge Nsaa

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