Le Cameroun : un Etat pivot exportateur de paix

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En Afrique centrale, le Cameroun occupe une place axiale. Au déjà plan géographique, notre pays situe au cœur du Golfe de Guinée, en pleine zone équatoriale, et s’étire jusqu’aux confins du sahel. Le Cameroun dispose d’un énorme potentiel économique, depuis les hydrocarbures, jusqu’aux ressources hydrologiques et halieutiques, en passant par la faune, la flore et les mines.  Nos productions industrielles et agricoles, nos infrastructures maritimes, terrestres et ferroviaires alimentent les pays voisins, notamment ceux de l’hinterland.

En se risquant dans les statistiques, il est loisible de constater que non seulement la population du Cameroun est presque, sinon plus élevée que celle de 5 des pays qui l’entourent, mais qu’en plus, son produit intérieur brut navigue vers les mêmes proportions. Toutes choses qui incitent à conclure que le Cameroun pourrait légitimement nourrir l’ambition de s’affirmer comme étant une puissance dans sa sous-région.

Mais quoiqu’étant, et contrairement à la tendance du moment, où l’on voit les expansionnismes de jadis reprendre du poil de la bête ; pendant que des puissances bellicistes ne s’encombrent d’aucun parjure pour former des coalitions contre nature à l’effet de soumettre d’autres puissances ; le Cameroun entend rester une puissance pacifique, une puissance maitrisée, une puissance collaborative, qui honore ses engagements.

Loin d’être dictée par les circonstances, cette attitude laisse transparaître l’essence même de la philosophie du Cameroun, dans ses relations avec d’autres Etats. A l’échelle du continent par exemple, le Cameroun a ratifié le vendredi 19 avril 2002, l’Acte constitutif de l’Union Africaine adopté le 11 juillet 2000 à Lomé au Togo. L’Article 4 dudit instrument soumet les Etats signataires entre autres, au respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance, à l’interdiction de recourir ou de menacer de recourir à l’usage de la force entre les Etats membres de l’Union.

Dans la même veine, l’Article 3 du Pacte de non-agression de l’Union Africaine dont le Cameroun est signataire, engage lesEtats à régler par des moyens pacifiques tout différend, de telle manière que la paix et la sécurité ne soient pas mises en danger, de s’abstenir dans leurs relations de recourir à la menace ou à l’emploi de la force de manière incompatible avec la Charte des Nations unies. En conséquence, aucune considération de quelque nature que ce soit, politique, économique, militaire, religieuse ou de race ne saurait justifier l’agression.

C’est donc en accord avec lesdits principes que jamais le Cameroun n’a revendiqué les larges portions de son territoire arbitrairement rattachées aux pays de son voisinage. C’est toujours en accord avec ses engagements que le Cameroun portera devant la Cour Internationale de Justice, le différend territorial l’opposant au Nigéria, au sujet de la péninsule de Bakassi. Initiative rarissime il y a deux décennies, le règlement pacifique de ce différend demeure à ce jour un modèle du genre.

S’agissant de la Guinée Equatoriale actuellement en pourparlers avec le Cameroun au sujet du tracé frontalier, il est de récente souvenance qu’au mois de décembre 2017, les services de sécurité camerounais interceptaient à la frontière commune, un commando armé qui projetait de perpétrer des violences dans ce pays voisin. Un acte exceptionnel de fraternité et de co-sécurité, promoteur d’une co-existence pacifique entre les Etats. En tout cas, une autre occasion pour le Cameroun de vider par la concertation un litige potentiellement belligène, sans qu’un seul coup de feu soit tiré. 

Il revient ainsi à chaque soldat de la République de contribuer par sa discipline, son professionnalisme et son humanisme, au maintien à des standards élevés, de la renommée de pays de paix que s’est taillée le Cameroun aux yeux des autres Nations.

Capitaine de Frégate Cyrille Serge Atonfack Guemo

Chef de Division de la Communication / MINDEF

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