Malachie Manaouda l’a fait au cours de l’Assemblée générale de l’Ordre national des médecins du Cameroun (Onmc).
L’an 2019 et le 29 du mois de novembre s’est tenue dans la salle de conférence de la maison du médecin, à Yaoundé, Nkol-Eton, l’Assemblée général ordinaire de l’ordre national des médecins du Cameroun portant sur la : « Couverture santé universelle : état des lieux ». Cette rencontre a été présidée par le Président de l’Ordre national des médecins du Cameroun (Onmc), le Dr. Guy Sandjon. Cette rencontre a également connu la participation du ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, du ministre, chargé de mission à la présidence de la République, Philippe Mbarga Mboa, du représentant du ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur et du ministre de l’Administration territoriale, des présidents des Ordres de la Cemac, des Doyens des facultés de médecines du Cameroun, et des promoteurs des écoles de médecines.
D’après le Dr. Guy Sandjon, la Csu est la plus grande révolution qu’on aura dans le domaine de la santé au Cameroun. « Imaginez que tous les patients puissent se soigner sans souci d’argent. Cette Couverture santé universelle va permettre que les gens n’aillent plus chercher le soi-disant moins cher pour se faire soigner. Vous savez, selon l’Oms, 80% des Africains font recours à la médecine traditionnelle pour la simple raison qu’ils n’ont pas les moyens pour se faire soigner. La preuve : en général quand ça tourne mal, ils vont à l’hôpital. Avec la Couverture santé universelle, il sera plus facile pour les populations camerounaises d’accéder aux soins de santé », explique le président de l’Onmc, lors de sa prise de parole devant ses paires et les invités du jour. Pour lui, l’insertion des jeunes médecins et la problématique de l’apport de la diaspora dans notre système de santé font également partie de notre actualité. « La diaspora camerounaise représente une grande chance pour le Cameroun, ils sont prêts à apporter leur expertise », a-t-il suggéré au Minsanté.
Le Minsanté, Malachie Manaouda a fixé à 2020 comme année de l’implémentation de la Couverture santé universelle au Cameroun. Il a recommandé aux praticiens, l’harmonisation des soins de santé dans les centres hospitaliers du pays.
Pour le président du Syndicat national des médecins du Cameroun (Synamec), le Dr. Jules Ndjebet, la Csu consiste à veiller à ce que l’ensemble de la population ait accès aux service préventifs, curatifs, palliatifs, de réadaptation et de promotion de la santé dont elle a besoin et à ce que ces services soient de qualité suffisante pour-être efficaces, sans que leur coût n’entraîne des difficultés financières pour les usagers. La mise en place fait intervenir, la population générale qui en est bénéficiaire, les ressources humaines et le volet financier qui consistera en collecte de fonds nécessaires d’une part et la gestion de ces fonds d’autre part.
De multiples réformes sont nécessaires pour la réussite de la Csu, elles vont de la remise à niveau des différents plateaux techniques, et la revalorisation salariale chez les acteurs en passant par la révision des textes réglementaires et de la nomenclature. Enfin, l’assainissement de la carte sanitaire facilitera l’identification et l’accréditation non seulement du personnel mais également des structures et des services. Ce processus dynamique d’évaluation qu’est l’accréditation éliminera naturellement les mauvais et faux praticiens, anéantissant ainsi l’exercice illégal de la médecine.
L’assurance maladie est encore très rare au Cameroun. Selon une étude réalisée en juin 2016 par l’équipe d’appui technique du Bureau international du travail (Bit) pour l’Afrique centrale, il y a moins de 2% de la population camerounaise qui bénéficie d’une assurance maladie. Selon cette étude, la majeure partie de la population n’a pas accès aux soins de santé (37% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté monétaire, selon l’enquête camerounaise auprès des ménages (Ecam) 2014). Pour avoir accès à la Csu, chaque citoyen camerounais devra disposer d’une carte de couverture en santé avec un numéro d’identifiant unique. Il pourra de cette façon, recevoir des soins et services de santé. La mise en place de cette procédure requiert l’immatriculation biométrique de chaque citoyen.
Elvis Serge Nsaa
« La couverture santé universelle est incontournable »
Quels sont les grandes actualités de l’Onmc ?
La plus grande actualité est l’objet de notre Assemblée générale, c’est-à-dire, celle de la Couverture santé universelle (Csu). Imaginez que tous les patients puissent se soigner sans souci d’argent. Cette Couverture santé universelle fera ensorte que les gens n’aillent plus chercher le soi-disant moins cher pour se faire soigner. Vous savez, selon l’Oms, 80% des Africains font recours à la médecine traditionnelle ceci pour la simple raison qui n’ont pas les moyens pour se faire soigner la preuve : en général quand ça tourne mal, ils vont à l’hôpital. Avec la Couverture santé universelle, il sera plus facile pour les populations camerounaises d’accéder aux soins de santé. L’insertion des jeunes médecins et la problématique de l’apport de la diaspora dans notre système de santé font également partie de notre actualité. La diaspora camerounaise représente une grande chance pour le Cameroun, ils sont prêts à apporter leur expertise.
D’après vous, quel est l’avenir de la profession de la médecine au Cameroun ?
L’avenir de la profession de médecine au Cameroun réside dans la Couverture santé universelle.
Quel est la nature des rapports que l’Onmc entretient avec sa tutelle qui est le ministère de la Santé publique ?
Nous entretenons de très bon rapport aujourd’hui. Il y a eu certes un petit nuage qui a été très vite dissipé par une réunion que nous avons tenue le 30 août 2019 avec tous les ordres professionnels de la santé autour du ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, qui nous a expliqué sa démarche. Nous avons pu échanger franchement et aujourd’hui il n’y a aucun nuage. Nous regardons dans la même direction pour le bien-être nos concitoyens.
Quels sont vos rapports avec les autres ordres professionnels du secteur médical ?
Très bien, nos rapports sont au beau fixe. Nous avons une plateforme commune. Nos problèmes sont pratiquement les mêmes. Il y a une synergie totale dans la réflexion et dans l’action.
Que faut-il faire pour combattre la médecine illégale au Cameroun (proposition de l’Onmc) ?
La médecine illégale est un véritable cancer. En 2017, il y avait 3400 structures illégales, c’est-à-dire plus de structures illégales que les structures légales dans notre pays. D’où l’intérêt de s’entendre avec la tutelle pour combattre ce fléau.
L’actualité récente revient sur le la violence faite sur les médecins dans les hôpitaux camerounais, quel est votre commentaire sur la question ?
Nous condamnons les violences faites sur les médecins. Les auteurs de la scène de violence survenue à l’hôpital de district d’Efoulan sont aujourd’hui entre les mains de la justice.
Propos recueillis par ESN
Source: Essingan n°283