Journée mondiale de la photographie : Où est passé la promesse du gouvernement ?

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L’ex ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary  avait promis de sortir ces professionnels de la photo, de l’anonymat. L’organisation des concours de recrutement des photographes à la fonction publique, le décernement des médailles de travail aux photographes, et un appui financier comme tous les autres maillons de la communication du Cameroun.

L’heure est aujourd’hui à la modernisation du secteur de la photographie. Il est grand temps pour les professionnels de ce secteur, dont l’importance n’est plus à démontrer, de s’organiser pour acquérir respect et dignité. Les photographes sont à pied d’œuvre depuis bientôt trois ans, à la quête d’une plate-forme nationale. « Nos principales missions fixées étaient : la mise sur pied de la ligue, la structuration, la formation et la modernisation de l’outillage. Le photographe est quelqu’un qui rend la joie au sein de la société. Imaginez un évènement sans photos », souligne Elie Gérard Nyat Saf, président national de la ligue.

Après la tenue des premières journées nationales de la photo en juin 2015, évènement placé sous le patronage du président de la République Paul Biya, un travail de terrain avait été lancé sur le territoire national. « Notre mission consistait à recenser tous les photographes à la base, recueillir les difficultés auxquelles ils font face et élaborer un fichier national que nous avons remis au ministre », note Augustin Jeferson, expert de la Liphoc. La présentation des travaux de terrain avait permis à l’ex ministre de la Communication, Issa Tchirouma Bakary de reconnaître les efforts de ces professionnels de la photo, de sortir de l’anonymat et de pouvoir apporter une plus-value à l’économie nationale. Dans cette optique, un expert avait recommandé l’organisation des concours de recrutement des photographes à la fonction publique. Il était également question de décerner des médailles de travail aux photographes qui, selon lui, courent beaucoup de risques dans l’exercice de leur métier. Dans son intervention, l’ex Mincom avec à ses côtés Ngankam Kisito, directeur des médias privés et Mme Pippa, chef cellule de la communication, avait apprécié l’initiative des photographes camerounais qui, selon lui, était désormais appelés à bénéficier comme tous les autres maillons de la communication, de l’appui du gouvernement. Il avait noté que les photos prises il y a 50 ans sont dans la poussière des placards de nos administrations. Il s’était souvenu que le chef de l’Etat, Paul Biya avait envoyé des missions à l’étranger pour obtenir des images d’archives de notre pays auprès de certaines chancelleries occidentales et américaines. Aux responsables de la ligue des photographes camerounais, le Mincom les avait exhorté à continuer le travail d’assainissement du secteur et de poursuivre la redynamisation engagée.

Le rapport de l’expert indiquait que 744 photographes avait été recensés dont une centaine d’entre eux qui avaient des studios formellement installés. Il en ressortait également que 33 femmes étaient photographes au Cameroun. Cette initiative avait pour objectif de booster la qualité de la photo au Cameroun et à faire encrer l’éthique et la déontologie du métier de photographe. « Certains photographes vous filment, tirent les photos et les étalent à même le sol, c’est une violation de la loi, je crois que ça va beaucoup changer les choses », avait souligné Joseph Ossoé, jeune photographe. Les photographes professionnels devaient être identifiés à travers des badges reconnus et visés par le Mincom, une mesure qui devait prendre effet dès le jour du lancement des activités de la Liphoc dans toutes les délégations régionales. Cependant, trois années après ses déclarations d’intention, rien n’a changé. L’association n’est pas toujours organisée, le concours d’entrée à la fonction publique des photographes n’est pas effectif. La Liphoc est dans une sorte de labyrinthe. Les photographes attendent.

ESN

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